Du lombricompostage à un nouveau mode de vie

Mon expérience de lombricomposteur depuis 2015

Philippe nous raconte comment il s’est lancé dans le lombricompostage et tout ce que cela a fait évoluer dans sa vie, de l’envie de s’impliquer, à la sensibilisation, pour continuer vers un changement durable.

La découverte du lombricompostage et les premiers changements

Tout a commencé, un jour de 2015, sur mon chemin de la transition…

J’avais été interpellé, quelques années plus tôt, mais très intéressé aussi, par un documentaire TV sur un lombricomposteur installé dans un tiroir de cuisine!! Seulement, à l’époque, ces petites bestioles n’étaient pas les bienvenues dans mon environnement personnel.

J’ai lu le livre “Des vers de terre et des hommes” de Marcel Bouché (passionnant) et j’ai eu envie de m’impliquer dans des initiatives citoyennes locales. J’ai constaté la quantité de biodéchets jetés à l’arrière de mon marché local, et puis…

  • 2015 : la construction de mon propre lombricomposteur avec des caisses de polystyrène (cf cet article)
  • le tri de mes biodéchets (moins de sac-poubelle, et un seau intermédiaire à bio déchets à la place), et le don d’une poignée de vers d’une voisine, rencontrée sur Plus2Vers.fr (“.fr” à l’époque !). Cette généreuse donatrice a perdu son propre lombricomposteur 1 an après et est venue me chercher des vers à son tour… 😀
  • 2015 et ensuite, le choix dans mes achats alimentaires : changement de magasin, plus de bio, changement d’habitudes alimentaires, moins de viande, changement de méthodologie, plus de sac en tissus et moins d’emballages
  • 2016 : visites, ateliers et conférences auprès des Amis du Développement Durable (ADD), rencontre d’un voisin, membre du groupe Paris de ZéroWasteFrance
  • 2017 : animation d’atelier de fabrication de lombricomposteur avec ZWFrance et les ADD, et création du Plus Petit Lombricomposteur de Monde (PPLM, voir plus bas et photos du dernier né, hier 24 mars 2021)
  • 2018 : animation d’un atelier lombricomposteur à la maison du zéro déchet à Paris
  • la VIE…. dans ces caisses en polystyrène, chaleur, obscurité, brassage pour oxygéner, des lombrics qui se plaisent, se reproduisent… le cœur, l’envie et l’occasion d’évoluer à mon tour
  • 2018 à aujourd’hui : changement de taille du lombricomposteur, il voyage à mesure de mes déménagements
  • toujours sans un centime dépensé, mais un rapport humain exponentiel, et plus un seul déchet vert jeté…
Lombricomposteur en seau
intérieur lombricomposteur en seau

Ce que le lombricompostage a changé dans ma vie quotidienne

Que faire de cet humus et de ce thé de compost, sans jardin ni espace vert à proximité ?

Je me suis tout d’abord inscrit comme donateur sur Plus 2 Vers, pour partager cette petite passion pour mon lombricomposteur.

En parallèle, j’ai fait des dons, et participé au lancement du groupe Colibris local sur la commune de Bourg la Reine (Colibris vallée sud : ) avec… celles et ceux venus.es chercher des vers, eux aussi dans la transition.

Il m’a paru nécessaire d’opérer cette vraie transition, pour vivre autrement, au plus près de mes vraies valeurs, humaines et environnementales, faire ma part (cf Colibris), avoir une démarche citoyenne, et recréer du lien humain et social.

Depuis 2015, j’ai réalisé une cinquantaine de dons (j’ai gardé chaque coordonnée, pour prendre des nouvelles). Et mes vers voyagent, car je vis en colocation, sur une 4ᵉ depuis 2018.
Par exemple, une habitante de ma commune, enseignante en Allemagne, est repartie le temps d’un séjour avec sa poignée de vers.
Une autre aussi, dont le lombricomposteur n’a pas supporté la chaleur de l’Algérie (si si !), et souhaitant le reconstituer (je ne sais pas comment a réagi la douane…).

Enfin, je n’ai jamais perdu un seul ver et le lombricomposteur se porte merveilleusement bien.

Mon réseau s’est enrichi d’enseignants, aussi, j’ai imaginé leur proposer de participer à des séances scolaires de sensibilisation aux déchets auprès des enfants (de 6 à 10 ans).

Le Plus Petit Lombricomposteur du Monde : Du lombricompostage ménager aux interventions scolaires

Les séances proposées durent 20 minutes. Voici comment je les aborde :

  • Je présente d’abord ma poubelle magique : elle fabrique de la terre depuis des épluchures de légumes, mes biodéchets.
  • Je réalise des petits dessins au tableau de la place des vers dans la terre et les conséquences des pesticides
  • Enfin pour rendre la séance attractive, sans venir avec mon gros lombricomposteur, J’ai eu l’idée de fabriquer le PPLM (plus petit lombricomposteur du monde)… 3 pots de yaourts de 50 cl transparents, emboités, et… ça marche.
lombricomposteur en petits pots transparents

Je l’appelle donc ma “poubelle magique” quand je me déplace en école, et il m’arrive aussi d’en offrir à des familles.

Bien sûr, des proches sont moqueurs, sourient et doutent qu’à cette échelle on puisse sauver la planète… mais je m’en moque, je suis convaincu de cette démarche et les mauvaises idées reçues n’arrivent pas à la cheville de ma conviction.

6 ans après, la généalogie de mes vers va bon train… la descendance est assurée

Moralité sur ma vie avec les vers

Ces lombrics m’ont permis d’évoluer en partie, j’en prends grand soin et ils me le rendent bien. Dans l’échelle du vivant, ils sont la genèse de la vie, et ils étaient là avant l’homme, et je souhaite leur en être plein de gratitude.

Ma participation à cette rubrique, en rédigeant cet article, me permet de montrer ce qu’il est possible de faire à son échelle, pour faire sa part, se libérer des injonctions environnementales globales pour rester dans du local. Cette pratique du lombricompostage est aussi une richesse qui me permet de continuer de tisser du lien entre les individus qui recherchent du sens.

Philippe… avec cœur et bienveillance

A propos de l’auteur

Philippe Braquier

Philippe Braquier

Né en 1964, après une expérience professionnelle de plus de 30 ans au sein des services de l’Etat, je décide de démissionner en 2017, pour me lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Je me forme et deviens sophrologue en profession libérale.

C’est mon activité principale, en cabinet pour ma clientèle individuelle et au sein d’institution comme l’AP-HP pour des séances de groupe aux soignants.

En activité secondaire, j’ai été salarié chez mapetitecouche.fr, service de location de couches lavables en France. J’y étais responsable logistique, en charge du service lavage par livraison de couches hebdomadaire à vélo et de la relation client. 

En 2014, j’ai opté pour la mobilité douce en me séparant de mon véhicule, en usant de Autolib, Vélib, services de partage de véhicule électrique et 2 roues.

Aujourd’hui, je ne me déplace plus qu’à vélo en Île-de-France, équipé d’un vélo-cargo.

Par choix et par obligation, je me suis tourné vers l’habitat partagé (colocations notamment), et mon projet serait de rejoindre un éco-hameau, un habitat participatif plus grand.

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Réagissez dans les commentaires :

2 Commentaires

  1. Gardarin

    Merci d’avoir partagé votre expérience !

    Réponse
  2. Julie

    Bravo à Philippe pour toutes ses démarches!
    et quelle bonne idée ce PPLM (plus petit lombricomposteur du monde)!
    ça pourrait être une bonne idée d’avoir cet équipement sur les bureaux par exemple!
    Serait-il possible d’avoir un tuto? merci

    Réponse

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